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Bourges-Bazar

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Des mots, des photos, des infos ... par Alain Fourgeot


Alain Meilland signe la pétition et dit pourquoi ...

Publié par Alain Fourgeot sur 14 Décembre 2013, 17:35pm

Catégories : #Culture. Meilland.

Alain Meilland signe la pétition et dit pourquoi ...

C'est polémique ! Une chose est certaine, la pétition lancée par l'Association des Amis de la Maison de la Culture fait causer… Et pas seulement au marché et au café du commerce où les discussions sont parfois très animées... Si vous avez suivi les épisodes précédents, vous savez aussi que le personnel de la Macu s'est exprimé avec une lettre (publiée sur ce blog) envoyée à tous les adhérents via le programme cinéma de la semaine, ce qui fait d'ailleurs un peu mélange des genres… Mais bon.

Par ailleurs Georges Buisson, le président de l'Établissement public de coopération culturelle (EPCC) et Alain Meilland, dont on connaît le parcours à la MCB, ancien patron du service culture de la ville, viennent d'échanger un courrier, le premier reprochant au second d'avoir signé la pétition et le second répondant au premier qu'il est toujours temps de s'indigner...

Dans sa lettre, adressée à son « cher Alain », Georges Buisson reprend à son compte des termes du personnel, parlant de tentative de déstabilisation et d'instrumentalisation. Traitant au passage, c'est charmant, tous ceux qui font circuler la pétition « d'oiseaux de mauvais augure » et parlant « d'agissements qui fleurent bon le populisme », Georges Buisson tombe rapidement dans l'invective et le procès d'intention. « Comme certains Bretons se plaisent à arborer le bonnet rouge, les "amis de la Maison de la Culture" pourraient porter le bonnet vert, tant il semble détester le théâtre. » Grotesque, monsieur Buisson.

Enfin, se disant « peiné par cette tentative de déstabilisation » et osant écrire que « tous ceux qui instrumentalisent cette belle aventure artistique et humaine qui font la grandeur de la ville, porteront une responsabilité historique face aux futures générations », Georges Buisson en appelle à Alain Meilland pour qu'il l'aide à éteindre un « incendie » allumé par des « va-t-en-guerre irresponsables. » Ben voyons… De tels propos pourraient plutôt avoir le même effet que le mistral sur un feu de garrigue.

Alain Meilland, qui a décidé de rendre publiques ces deux lettres, propose de son côté, avec sagesse, à son interlocuteur qu'à l'avenir « toute parole posée ne le soit qu'afin de mieux comprendre et de mieux respecter la pensée des autres ». « C'est à cette condition que la discussion deviendra féconde au lieu de s'installer, comme elle le fait depuis quelques temps, dans l'invective, l'outrage et l'injure » poursuit-il.

Alain Meilland rappelle au passage qu'au cours d'un débat organisé par le Berry républicain, au moment de la sortie du livre de Stéphane Hessel, Indignez-vous, Georges Buisson avait justement dit que « dans indignez, il y avait digne ». « Que reste-t-il de ces paroles généreuses. D'autres que toi ont-ils encore, à tes yeux, le droit de s'indigner », poursuit Alain Meilland. « Où est la dignité si dès lors que l'on ose poser la moindre question sur l'utilisation future des fonds publics, nous sommes définitivement qualifiés de "poujadistes" ? Où est la dignité si dès lors que l'on ose exprimer une idée qui dérange les plans du pouvoir nous sommes immédiatement rangés dans le mouvement des "populistes" ? Où est la dignité si dès lors que l'on ose proposer un débat citoyen, nous devenons, selon toi des "va-t-en-guerre irresponsables" ? » « Pour moi, poursuit Alain Meilland, poujadisme et populisme sont l'affaire des va-t-en-guerre qui, comme le disait Boris Vian, " sortent leur révolver quand ils entendent le mot culture". Venant de ta part, je me sens profondément blessé et ressens une douleur humaine d'avoir à lire, sous ta plume, ces mots à mon encontre comme à celle de personnes dont je connais, et respecte, de longue date, l'engagement dans l'action culturelle en général et dans le théâtre, en particulier ».

Plus loin, Alain Meilland reproche à Georges Buisson « d'évacuer un peu vite », la question de l'abandon du site historique « lieu de mémoire pour tant d'hommes et de femmes et affirme qu'il n'a « jamais rien dit (..) qui puisse laissez croire » qu'il était contre la construction d'un nouvel édifice ». Des hommes et des femmes, des citoyens de Bourges qui « en constatant l'abandon du site, se sentent eux-mêmes abandonnés », poursuit Alain Meilland. « Et c'est justement pour cela qu'en signant cette pétition j'ai avant tout voulu rejoindre le rang de ces indignés prenant ainsi le risque d'être, à mon tour, accusé d'instrumentaliser la MCB (…) Si je signe, si je persiste et signe, c'est parce qu'autrement, je rougirais d'être de ceux qui n'ont rien dit ».

En conclusion à cette très longue lettre, Alain Meilland écrit : « Je pense qu'un projet artistique le plus ambitieux, le plus original, le plus ouvert vers les autres, ne réussira pas si on laisse de côté une partie de la population orpheline par la mise en friche du bâtiment historique; qu'un projet architectural, s'il est construit près des ruines de l'immeuble Malraux, fut-il d'une grande signature, ne trouvera pas sa place dans le paysage urbain sans l'assentiment d'une partie de la population; qu'aucune Maison ne pourra se prétendre du XXIème siècle si, derrière une façade de briques, elle ne garde du XXème siècle que la trace des roues des bulldozers protégée par une porte d'acier et condamnée à rester blinder pour l'éternité. Il est temps de reprendre le dialogue, il est temps de faire, les uns vers les autres, le pas de la médiation, il est temps de se comporter, comme le proposait Albert Camus, en réparateurs et si possible en justes.»

« Je te propose, conclut Alain Meilland, d'être, toi et moi, à l'origine de ce geste d'ouverture et d'apaisement à l'égard de ceux et de celles qui, crois-moi, ne sont ni des ennemis, ni des irresponsables, mais des citoyens conscients entrés en résistance contre l'arbitraire ».

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P
&quot;cher alain&quot;, oui cher alain, je signe ton intervention écrite, partageant son contenu.<br /> je n'ajoute rien sauf le bonheur d'y avoir partagé 8 ans de ma vie dans les conditions<br /> les plus riches étant entouré par des grands meneurs de et a La Culture.<br /> et de bien beaux moments des années bien apres .<br /> amicalment. <br /> jean prot
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