C'EST AQUATIQUE ! À quoi voit-on que la fête des Marais approche ? Au grand calicot installé à l'entrée du chemin de Caraqui ? Certes. Mais encore. À l'arrivée, sur l'Yèvre, de la faucardeuse ? Voilà... Elle est donc là, alors que les coulants bruissaient de rumeurs sur la suppression de cette opération de nettoyage pour cause d'économies. Vous connaissez le couplet... Et il a du boulot, le mec qui pilote cet engin, les chaleurs de ces derniers jours ayant accéléré la prolifération des herbes et de la jussie. L'Yèvre, voyez, commençait à ressembler à un cloaque, à un rio brésilien. Recouverte d'une lie grise et d'ordures en tout genre. Bouteilles, journaux, emballages de malbouffe, il y a beaucoup de porcs qui traînent ici la nuit, branches, canards morts, poissons pourris... Ça commençait à sentir presque aussi bon qu'autour de la place Gordaine avant le ramassage des ordures...
Il y a quelques années, la faucardeuse, une grosse machine devenue trop onéreuse, avait-on dit à l'époque, nettoyait la rivière deux fois l'an et déposait les limons sur les parcelles avec l'accord des propriétaires. Aujourd'hui, un seul passage, avec le petit bateau d'une entreprise privée, me souffle-t-on, qui balance les herbes pleines de détritus du côté des Quatre-Pelles où elles sont retenues par un barrage flottant avant d'être retirées par une petite pelleteuse... Deux engins quand il n'en fallait qu'un avant, bref, c'est écolo, probablement !
Dans quelques jours, l'Yèvre aura retrouvé un peu d'allure, on aura même probablement retenu un peu son débit pour que le concours de pêche puisse se dérouler dans de bonnes conditions. Et les festivités du week-end donneront le change... Et puis, et puis, les marais seront à nouveau oubliés pendant un an. À moins que le curage promis par le PM-etc ait enfin lieu, que l'éco-garde, autre promesse, soit enfin embauché, que les problèmes liés à la circulation, chemin de Caraqui et chemin des Ribauds, et ceux liés au stationnement place des Frênes, soient réglés... Mais rien n'est moins sûr ! Et on continuera à vendre du rêve en évoquant le poumon vert de la ville qui, petit à petit, s'asphyxie loin des regards...