Cujas doit être un cœur qui bat ...

Publié par Alain Fourgeot sur 21 Septembre 2020, 10:39am

C'EST CENTRAL ! Oui, la place Cujas doit être un cœur qui bat ! C'est autour d'elle que doit s'articuler le centre-ville. Pour le faire revivre. Le réaménagement de Cujas était un des engagements de campagne de Yann Galut. Dès janvier, il disait imaginer, un « grand poumon vert » tout en conservant, « sur la partie haute, une cinquantaine de places de stationnement accessibles aux résidents et aux professionnels de santé ». Yann Galut a été élu. La promesse doit être tenue.

Pour marquer les esprits, l'équipe municipale a frappé dès la fin juillet. Un mois seulement après l'élection. « Il fallait un acte fort pour montrer notre détermination » a annoncé le maire en lançant l'opération Bourges est dans la place. Concerts et animations diverses ont connu un joli succès. Le ciel de parapluie, malheureusement vite perturbé, au dessus d'une rue Moyenne au sens de circulation inversé, a séduit les Berruyers et les touristes. On ne la monte plus, cette rue, on la descend dans la journée. Le soir venu, et dès le début d'après midi le week-end, elle est ENFIN offerte aux piétons et aux vélos. Oui, ENFIN ! Résultat : les restaurants et bars, notamment autour de la place Simone-Veil, sont sécurisés, on peut dîner ou consommer dans le calme, hors pollution. Les terrasses n'ont pas désempli.

Évidemment les grincheux y sont allés de leurs couplets. Les réseaux sociaux, éternels défouloir des yakafokons regorgent de contre-propositions, de plaintes, de critiques. Je ne vais pas les relayer ici, on connaît leurs arguments : la piétonnisation va vider le centre-ville, c'est la mort du petit cheval, la ruine du petit commerce, j'en passe. Les mêmes arguments entendus, rabâchés, depuis des décennies, à chaque fois qu'on touche aux habitudes. C'était la même chose quand il s'est agi de piétonniser les rues Coursarlon et Mirebeau, dans les années 1980. Itou, plus récemment, pour la place Gordaine, la rue Bourbonnoux. La municipalité Lepeltier puis celle de Blanc y sont allés à (trop) petits pas pour ne froisser personne. Certains commerçants étaient contre. Aujourd'hui, qui remettrait en cause la piétonnisation du secteur devenu un lieu de vie incontournable.

Il faudra donc du temps pour persuader tout le monde que la piétionnisation de la rue Moyenne et la diminution du flux de voitures dans le centre-ville vont dans le sens de l'histoire. La pétition lancée par certains commerçants pour demander la fin de l'expérience et le retour au sens montant pour la circulation n'a pas convaincu la municipalité. Il n'y aura pas de marche arrière. Yann Galut a choisi de rester droit dans ses bottes devant les commerçants qu'il a réunis il y a quelques jours à la mairie pour faire un premier bilan de l'opération. Il a annoncé que l'expérience allait se poursuivre. Les opposants, dont quelques commerçants virulents, n'ont pas caché leur colère. Mais la municipalité a reçu le soutien du président l’Office de commerce et d’artisanat de Bourges, Stéphane Jacquet : « La piétonnisation, comme elle a été expérimentée, c’était vraiment extra, a-t-il dit. Les parapluies ont fait le buzz sur les réseaux sociaux. Les retours progressifs des commerçants montrent que cela s’est bien passé. Il y a encore des professionnels qui pensent que sans la voiture il n’y a pas de client, mais c’est une minorité. » Voilà...

Pour Olivier Cabrera, l'adjoint délégué au Cœur de ville, au commerce, à l’artisanat, « la rue Moyenne a été rendue aux familles, aux jeunes mais aussi aux terrasses des cafés et restaurants. Pour les voitures, le sens va continuer d’être descendant […]. Il faut bien comprendre que les véhicules passent dans cette rue, mais ne s’y arrêtent pas. Elle n’est pas faite pour ça. » Comme une évidence.

Yann Galut a promis une consultation des Berruyers pour les semaines à venir et annoncé une étude paysagère sur la place Cujas, avant un appel à projet pour décembre. Une fois tout cela réglé, il faudra revoir en profondeur la signalisation, installer des bornes rétractables, etc. Chaque chose en son temps.

Le débat autour de la place Cujas et de la rue Moyenne s'est poursuivi la semaine dernière au conseil municipal. L'opposition, les deux Philippe, Mercier et Mousny, ont dit qu'ils soutenaient le projet de réaménagement de la place Cujas. Mais... car il y a toujours des mais quand on est dans l'opposition, ils ont demandé un sursis afin de trouver des solutions qui plaisent à la plus grande majorité. Le consensus est-il possible ? L'avenir le dira.