À travers les mots, la réalité lisible...(81)

Publié par Alain Fourgeot sur 5 Juillet 2021, 14:25pm

C'EST DANS L'ACTU. C'est une rubrique qui revient régulièrement ici, autour du 5 du mois. Une sorte de grand bazar d'échos, d'infos, de mots. Comme un trait d'union. Certains m'ont suggéré de changer le mot "lisible" par le mot "risible" et il est vrai que, parfois, c'est tentant. Épisode 81.

- C'est culturel ! Le maire de Bourges n'aura jamais aussi bien mérité son titre de Yann-le-grand-communicant qu'en ce début d'été ! Pas un jour sans une intervention sur les réseaux pour commenter l'actualité. Printemps de Bourges, lancement de la candidature de la ville au titre de Capitale Européenne de la Culture 2028, réception de la ministre de la Culture Roselyne Bachelot pour les États généraux des festivals, lancement de l'opération Bourges, vie nouvelle, inauguration des Nuits Lumière, lancement des Olympiades de quartiers, etc.« Il se tape partout mais on peut lui reconnaître qu'il fait beaucoup parler de Bourges et que des choses avancent. Espérons pour la ville qu'il ne s'essouffle pas ... » commente un élu de l'opposition, pourtant peu enclin à faire des compliments.

- C'est 2028 ! Bourges a raté le coche pour le titre de Capitale française de la Culture 2022, qui sera Villeurbanne, mais le maire et son équipe ne lâchent rien comme disent les sportifs. Yann Galut a profité du Printemps de Bourges pour lancer la candidature de Bourges au titre, cette fois, de Capitale européenne de la Culture en 2028. Le maire a réitéré son souhait de voir la cité Jacques-Cœur devenir une « cité des artistes européenne » et d'en faire la « nouvelle Villa Médicis d'Europe ». Tout cela sans vider les bourses municipales... affirmant que cette « candidature de proximité sera frugale en termes de financements publics ». (Voir la vidéo ci-dessous).

- C'est parrainé ! Un parrain prestigieux et une marraine qui ne l'est pas moins pour soutenir cette candidature... La marraine est Lydie Lescarmontier, glaciologue de l'Antarctique, originaire de Bourges. Le parrain est Hervé Le Tellier, dernier prix Goncourt pour son roman l'Anomalie (Gallimard) qui connaît très bien Bourges pour y séjourner régulièrement, depuis 2003, dans le cadre des rencontres de l'Oulipo, accueillies par les Mille-Univers. L'écrivain ne pouvait être présent le jour du lancement de la candidature mais il avait écrit un petit poème, une Villanelle de l'existence, joliment mis en page par les Mille Univers et offert aux invités. Extrait : « Vaine existence/la réussite/quand on y pense/ Car-confidence/ elle est sans suite/Notre existence/ Toute croyance/n'est qu'une fuite/ Quand on y pense. »

- C'est voyant ! Roselyne Bachelot est arrivée la veille des États généraux des festivals pour le dernier jour du Printemps de Bourges. Toute de noir vêtue, masque assorti, elle a assisté au concert d'Alain Souchon, au Palais d'Auron « La voir habillée en noir, c'est rare c'est peut-être pour passer inaperçue », a lancé une festivalière. La ministre de la Culture s'est dite touchée d'être là : « On a tellement souffert pendant cette période de confinement, retrouver les artistes était un moment merveilleux. » Mais elle est partie à l'entracte avant l'arrivée de Tryo. Le lendemain, Roselyne a donc ouvert les États généraux des festivals à l'Auditorium, vêtue, cette fois, d'un tailleur/pantalon violet et d'un masque là encore assorti... « Aussi voyante que la Reine d'Angleterre »...

- C'est vivant ! Gros moyen au Palais des sports du Prado pour le lancement de l'opération Bourges, vie nouvelle... par Yann-le-grand-communicant qui veut convaincre les Français de venir s'installer à Bourges. Cinq cents invités dans les gradins, des élus locaux et régionaux ... et un discours, comment dire, mobilisateur ....« Il fait tellement bon vivre à Bourges, a assuré le maire, et je veux combattre cette petite musique qui dit que rien ne s'y passe, mais il est vrai que pour ça, il faut porter haut et fort les couleurs de Bourges.» « On a un joyau, une pépite, on se démarque par notre capacité à être bienveillant et notre proximité. En plus, on est à seulement deux heures de Paris » a-t-il encore martelé.

- C'est républicain ! Yannick Bedin, le ministre local de la culture, a publié sur sa page FB une photo le montrant assis dans un fauteuil de la nouvelle Maison de la Culture du XXIe siècle, aux côtés d'Olivier Atlan, son directeur, reconduit dans ses fonctions pour deux ans, et de Serge Lepeltier, ancien ministre et ex-maire de Bourges, qu'il s'est dit « très heureux d'accueillir au nom du maire Yann Galut, pour une visite du chantier en voie d'achèvement. » « Il aurait pu ajouter qu'il accueillait aussi le fossoyeur de la Macu historique et un adversaire politique qu'il a en son temps vivement combattu » a commenté un ancien adhérent de la Macu ... Yannick Bedin, lui, évoque « un devoir républicain ».

- C'est fruité ! La ville de Bourges a fait distribuer ces dernières semaines des tracts à propos de l'Année internationale des fruits et légumes intitulé Chaque fruit a sa saison pour inviter les Berruyers à avoir une « conso consciente ». Parmi les légumes de l'été on trouve, entre autres, les asperges, si, si... ! « Si vous me trouvez un producteur d'asperges français entre juin et septembre faites-moi signe », commente ce restaurateur qui ne cuisine que des produits de saison... Quant à moi je fournirai la sauce mousseline !

- C'est perfide ! L'ex-PM-etc. n'en finit toujours pas de se répandre sur les réseaux. Sur FB il y est allé de sa bile revancharde après les élections départementales et régionales. « Le bilan montre que les traîtres qui s'étaient engagés dans les élections ont tous perdu. #chacunàsaplace #monsantolegrandstratège »... a-t-il posté. Vous aurez reconnu qui se cache derrière le dernier hashtag ? Ou encore : « Le complexe de supériorité et les attitudes hautaines n'ont jamais fait gagner.» Puis commentant les ... commentaires: « Les losers prétentieux sont de retour .» Ce qui lui a valu un retour de bâton d'un internaute : « Ce doit être une autocritique ! »

- C'est présidentiel ! Le même PM-etc. a également posté que le Républicain Jacques Fleury, élu en binôme avec Véronique Fenoll, ferait « un excellent président ». Du conseil départemental... Evidemment qu'il n'allait pas soutenir Véronique Fenoll, son adversaire à la mairie il y a sept ans, qu'il a viré de son poste d'adjointe après quelques semaines de mandat. Véronique Fenoll, candidate à la candidature, n'avait obtenu que sept voix sur les vingt-quatre que compte son groupe Avenir pour le Cher. « J’ai pris acte du vote et ne suis pas amère pour autant. C’est un choix que je respecte même si je suis, bien entendu, déçue que mon autre vision de faire de la politique n’ait pas eu gain de cause » a-t-elle commenté avant de refuser le poste de vice-présidente chargée notamment du tourisme pour rester « simple conseillère au service de mon canton ».

- C'est procédural ! La Fnac n'a toujours pas déménagé dans son pousse-caddies périphérique et pour cause, c'est Yann Galut qui reste le maître des horloges ... Elle a donc attaqué en justice la Ville, considérant que cette dernière devait accélérer les procédures en vue du déménagement. Et, devinez quoi, la Fnac a été déboutée. « Plus que jamais je suis déterminé à défendre le commerce de proximité en centre-ville face à des groupes qui ne pensent qu'à l'argent et à la rentabilité financière » a écrit le maire. Poursuivant : « Certes, la Fnac va bien entendu déménager dans les semaines qui viennent mais elle n'imposera pas à la mairie ses conditions. » La Fnac souhaite ouvrir son nouveau magasin à la fin du mois. Qu'en sera-t-il ? Et si la mairie choisissait d'attendre la fin de la saison touristique et la réouverture aux voitures de la rue Moyenne ?

- C'est artistique ! La dernière polémique en date concerne l'École supérieure d'art dont les locaux sont dans un état déplorable. On sait que son avenir à Bourges a été assuré par le ministre Roselyne Bachelot mais que la rentrée sera éclatée et hors les murs. Pour la suite, on évoque son possible transfert dans l'ancien siège Axéréal, aux Gibjoncs, qui n'accueillera pas, comme l'avait prévu l'ex-PM-etc., l'hôtel communautaire, la nouvelle patronne de l'agglo préférant l'installer dans l'ancienne Macu. Si ce projet aboutissait en septembre, quel avenir pour l'ancien lycée Alain-Fournier, inscrit aux Monuments historiques ? « Il ne serait évidemment pas question de laisser ce bâtiment vide », a précisé Irène Félix. Et pourquoi pas un grand musée, une sorte de Louvre berruyer, dans le prolongement du musée Estève et dans la perspective du réaménagement de la place Cujas ? Irène Félix ne ferme pas la porte. : « Et pourquoi pas ?, a-t-elle écrit sur FB. Mais pour l’instant, aucune décision n’est prise et je privilégie l’option de la réhabilitation sur site. Mais la décision se prendra à deux, agglo et État.» À suivre donc.

C'est tout pour aujourd'hui. Rendez-vous en septembre...

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