C'EST MÉDIATIQUE ! C'est le titre qui m'a fait un peu tilter les méninges ! « À Bourges, la désertification du centre-ville affecte l'École nationale supérieure d'art » peut-on lire dans un article de Télérama en ligne. On pourrait retourner la question : L'Ensa est-elle dynamisante pour le centre-ville ?
« Comme de nombreuses villes moyennes, Bourges se heurte à la nécessité de revitaliser son centre-ville. Dommage collatéral de cette bataille, son École nationale supérieure d’art s’enlise dans un conflit qui révèle l’importance de donner une dimension culturelle à toute politique urbaine » écrit la journaliste envoyée spéciale dans la cité Jacques-Cœur. Elle rappelle que l'ancien collège des jésuites, devenu le lycée Alain-Fournier, avant d'être l'Ensa, est en piteux état et que les travaux de rénovation ont déjà coûté dans les trois millions d'euros à Bourges Plus. Pour quel résultat, alors que plusieurs salles ont été condamnées en attendant la suite des évènements ? Car la question se pose : l'Ensa doit-elle rester ici, dans ces locaux vétustes ou déménager aux Gibjoncs dans les anciens locaux d'Axéréal que l'ancienne municipalité avait rachetés pour y installer les services de Bourges Plus. Projet abandonné par Irène Félix, l'actuelle patronne de l'agglomération, souhaitant investir l'immeuble Pinon qui accueillait jadis la Maison de la Culture.
« Un bras de fer oppose tous les différents acteurs d’un imbroglio administratif : le propriétaire du site (la mairie), le gestionnaire (l’agglomération Bourges Plus), le locataire (le ministère de la Culture) et les occupants (la directrice, les enseignants et les étudiants) » écrit la journaliste. Car le dossier est dorénavant sur le bureau de la ministre de la Culture, Roselyne Bachelot, interpellée par tous les acteurs locaux pour lui demander le maintien de l'école dans ses murs actuels ainsi qu'une rallonge budgétaire...
Pour Télérama, si le projet d'Axéréal a été pour l'heure abandonné c'est « parce que les élus ont tout intérêt à intégrer l’Ensa à leur projet de revitalisation du centre-ville » Tout intérêt ! Ça se discute. L'aménagement d'un grand musée dans ces bâtiments classés auraient probablement une vraie « dimension culturelle » et plus d'impact sur la revitalisation du centre-ville que le maintien ici des étudiants et des professeurs, qui de l'aveu même d'un ancien élève, aujourd'hui Parisien, forment une « une sorte de microsociété qui n'a jamais été intégrée à la ville ni aux politiques publiques ». Yann-le-grand-communicant pense différemment : « Déplacer l’Ensa en dehors du centre-ville serait une aberration, a-t-il déclaré au magazine. On ne peut pas avoir d’un côté le ministère de la Cohésion des territoires qui se bat pour remettre des commerces en centre-ville et de l’autre le ministère de la Culture qui déménage l’école d’art à Turly ! » Si c'est pour financer un grand musée, pourquoi pas ? Rêvons un peu... Dans le prolongement du Musée Estève et de la galerie La Box, ce nouvel équipement trouverait toute sa place dans la réhabilitation d'une place Cujas vidée de ses voitures. Un projet ambitieux, qui courrait sur plusieurs mandats et serait, à coup sûr, un atout supplémentaire dans le dossier de candidature de Bourges, Capitale de la Culture 2028...