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Bourges-Bazar

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Des mots, des photos, des infos ... par Alain Fourgeot


L'État, entreprise de démolition...

Publié par Alain Fourgeot sur 17 Mai 2013, 17:55pm

Catégories : #Urbanisme. Maison de la Culture.

L'État, entreprise de démolition...

Lu dans les médias ! Le dossier de l'ex/future Maison de la Culture n'est pas clos... Alors que la gauche s'envoie quelques flèches bien senties, Irène Félix plaidant pour une reconstruction sur site quand le PCF vote Lepeltier et son ouveau projet, les Amis de la MCB organisent le jeudi 23 mai, à 18 heures, dans les locaux de la FOL, rue Sanson, une réunion...

En attendant, je propose à ceux qui ne sont pas abonnés au grand quotidien du soir, de lire cet article paru dans Le Monde, sous la plume de Michel Guerrin. Édifiant...

« Il s'est passé à Bourges un épisode ubuesque, qui ne grandit pas notre administration culturelle. Avec, au passage, quelques millions d'argent public qui se sont perdus dans la nature, ce qui est fâcheux par ces temps de disette. Bourges, donc, centre de la France, préfecture du Cher, est réputée pour sa cathédrale et son Printemps, festival de musique dont la 37e édition a encore charmé. Il y a aussi une Maison de la Culture, ouverte en 1963 par le ministre André Malraux, un modèle de décentralisation sur lequel il s'appuya pour dire que la Culture n'est pas un loisir, que " c'est ce qui répond à l'homme quand il se demande ce qu'il fait sur la terre ".

" Schizophrénie de l'Etat "

Cette affaire est parfaitement racontée par notre collaborateur Frédéric Potet dans un article mis en ligne le 25 avril sur Lemonde.fr sous le titre Il était une fois la Maison de la Culture de Bourges . Reste que des dizaines de fonctionnaires et de spécialistes ont travaillé des années sur un projet avec de bonnes intentions. De l'argent a été dépensé. Mais pour un résultat qui tutoie le fiasco : un symbole de la création est détruit dans le but de lancer des fouilles qui ne verront pas le jour. Il y avait une ruine, on en a deux. " C'est l'exemple parfait de la schizophrénie de l'Etat ", dit un archéologue. Qui soulève une question de bon sens : pourquoi l'État détruit-il le bâtiment avant même de se demander si on trouvera l'argent pour fouiller ?

Schizophrénie, dites-vous ? Au ministère de la Culture, un service ne veut pas de bâtiment trop haut, un autre veut creuser pour installer un équipement sophistiqué, un troisième veut fouiller, des normes s'ajoutent... C'est comme cela qu'une facture à 12 millions monte à 33 millions, fouilles comprises. N'eût-il pas été plus raisonnable que tous les intervenants se mettent autour d'une table afin de définir une rénovation a minima de la Maison de la Culture ? D'autant que la ville est déjà riche en salles de spectacles...

Avec les normes sur la hauteur d'un bâtiment, jamais on n'aurait construit la tour Eiffel ni le Centre Pompidou. C'est en partie à cause d'un " enlisement administratif " que François Pinault a renoncé, en 2005, à son projet de créer un musée d'art contemporain sur l'île Seguin, préférant l'installer à Venise. C'est pour les mêmes raisons que la mécène suisse Maja Hoffmann a menacé d'abandonner son projet d'installer sa fondation d'art à Arles, dans un bâtiment qui sera construit - à ses frais - par l'architecte américain Frank Gehry. " Je ne pensais pas que ce serait si compliqué et lent. "

Un rapport de la mission de lutte contre l'inflation normative vient d'être remis au premier ministre par Alain Lambert, président (divers droite) du conseil général de l'Orne, et Jean-Claude Boulard, maire (PS) du Mans. L'affaire de Bourges pourrait y figurer. A côté de cet exemple, donné par François Hollande lui-même : il faut 184 jours pour construire un entrepôt en France, contre 97 en Allemagne et 27 aux Etats-Unis. Il y a des normes justes, mais tout de même... " Notre société manque de courage, elle veut une chose et son contraire, dénonce l'historien de l'architecture François Loyer. Chacun se cache derrière les normes pour dégager sa responsabilité. "

" Des ectoplasmes "

La belle façade de la Maison de la Culture de Bourges est toujours là, sauf qu'il faudra la consolider, car elle n'est pas faite pour vivre seule. Vous ne voyez rien du désastre qui se joue derrière. On appelle cela le façadisme, et c'est la dernière leçon de cette triste affaire : garder la vitrine, casser derrière, reconstruire. Le quartier de l'Opéra et de la Madeleine, à Paris, est truffé de ces décors. " C'est la pire des solutions, et c'est une politique du ministère de la culture depuis dix ans, dit M. Loyer. Comme s'il fallait limiter sa mauvaise conscience avec des ectoplasmes vidés de leur contenu. " Quand il prenait l'envie à Catherine II de Russie d'aller à la rencontre de son peuple, son entourage faisait construire à la hâte de belles façades dans les villages pour lui faire croire que le pays était prospère. On n'en est pas loin.

Le maire de Bourges, lui, se dit meurtri par cette affaire, mais annonce que la ministre, Aurélie Filippetti, lui a promis qu'une nouvelle Maison de la Culture serait construite à 500 mètres de là, sur un site " central et idéal ". Belle promesse d'une ministre qui n'a plus un sou et qui a annulé des projets de son prédécesseur. Et puis, comme on est à Bourges, sans doute trouvera-t-on en sous-sol des vestiges...»

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F
En parlant de façadisme, qu'en est il du Chateau d'Eau, bel espace d'exposition animant le quartier de la MCB ? Depuis le début de l'année il n y' a eut aucune exposition (le Mouciau est la premiere). D'habitude il y en a toute l'année. Personne ne parle de cette fermeture, ni la municipalité, ni le Berry Républicain. Attend nous peut être une éventuelle salle d'exposition à la future MCB ?<br /> Quid également de l'Hôtel Dieu, un belle exemple de façadisme. Aucun projet, aucune finance.<br /> Et la salle Calvin dans le couvent des Augustins, une histoire riche et une architecture original mais un bâtiment tombant en ruine. Là pour le coup, aucun façadisme...encore que depuis le rue Mirebeau personne ne remarque ce site sous utilisé. Et encore on s'en sert pour les nuits lumières...un ville la nuit, paré de lumière cache toujours sa misère et sa décrépitude.<br /> <br /> Si c'est cela la croissance, construire toujours plus pour abandonner le bel existant, on peut se demander où va t on ?<br /> <br /> Pour le commerce, même logique, de bel façade bel époque pour du vide dérrière (Aux Dames de France, Aubrun, Nouvelles Galeries ainsi que toutes ces banques). Dommage de sous utilisé de tel surface.
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A
Un avis que je partage totalement... Aubrun, les Dames de France et les Nouvelles Galeries méritaient mieux que le destin qu'on leur a offert. Et pendant ce temps-là, on va construire un &quot;truc&quot; sur le site d'Avaricum...

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