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Bourges-Bazar

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Des mots, des photos, des infos ... par Alain Fourgeot


Faut-il et peut-on sauver la cité-jardin ?

Publié par Alain Fourgeot sur 10 Janvier 2023, 11:14am

Catégories : #Urbanisme. Logement.

Faut-il et peut-on sauver la cité-jardin ?

C'EST ARCHITECTURAL ! « Val de Berry a encore frappé, quand l'inculture architectural va de pair avec l'incompétence... Un siècle de patrimoine architectural au service du logement social qui ont fait de Bourges un des pionniers des cités- jardins de l'entre-deux-guerres, réduit à néant par des bourrins qui se signalent, par ailleurs, par des réalisations d'une médiocrité insigne ... » La charge à boulets rouges, contre le bailleur de la cité-jardin de l'Aéroport, est signée par une Berruyère bien connue des milieux culturels ... Elle a ainsi commenté sur Facebook le lien d'un article de la gazette qui explique, qu'en « raison d'un risque », le bailleur social Val de Berry va détruire plusieurs immeubles et quelques pavillons de la cité-jardin du quartier de l'Aéroport. 

« Deux cents logements collectifs qui menacent de finir en ruine » vont être démolis, explique à la gazette Benoît Lemaigre, directeur général de Val de Berry. Ils se situent entre l'avenue Marcel-Haegelen, l'avenue des Frères Voisin, la rue Guilbeau, la rue Joseph-le-Brix et le boulevard Jean-Mermoz. Cette décision fait suite à un diagnostic  lancé fin 2022 dans le but de réaliser des travaux d'isolation, par l'extérieur, de ces immeubles devenus des « passoires thermiques »... Un autre diagnostic devrait être lancé prochainement, également pour les pavillons individuels... Mais, pour l'heure, Val de Berry envisage bien de démolir entre quatorze et quatre-vingt-quinze bâtiments sur les quatre-vingt-dix-neuf que compte le quartier...

Et les locataires actuels ? Ils seront tous relogés... « partout dans le département et selon leurs envies et il y aura une prise en charge des frais de démanégament » précise le bailleur. Qui estime, par ailleurs, qu'entre démolition et reconstruction, Val de Berry devra sortir entre dix et quinze millions d'euros ! 

On se souvient qu'en 2005 la question de la démolition de ces constructions datant des années 1930 s'était déjà posée. La cité fut sauvée  grâce au plan Borloo. Conséquemment, une centaine de logements avaient été réhabilités. En 2010, Bourges Habitat avaient lancé d'autres travaux « faits en dépit du bon sens », selon certains locataires. « Une rénovation pourrie qui a précipité la dégradation de cet ensemble urbain exemplaire » selon ... la même Berruyère bien connue du début.  Val de Berry* avait prévu de réhabiliter  entièrement les bâtiments en 2026. Projet aujourd'hui annulé et remplacé par un vaste chantier de démolition...

Laquelle a trouvé, pour l'heure, un autre opposant en la personne du Berruyer  Christophe Gratias, assistant de conservation des musées, féru d'Histoire et acteur bien connu de la vie culturelle berruyère : « Rares sont les villes de province qui possèdent une cité-jardin de la qualité de celle de l'Aéroport. Conçue d'après les plans des architectes du cabinet de Suresnes (Maurice Payret-Dortail puis Georges Demay) cet ensemble, résolument moderniste, fait de Bourges une ville expérimentale en matière de logement social. Sa démolition programmée m'attriste profondément. L'atout fort de la ville c'est de cumuler les patrimoines, du Moyen-Âge à nos jours. Donc, non à la démolition de deux cents logements de la cité-jardin de l'Aéroport .»

* Val de Berry est né en 2018 de la fusion de Bourges Habitat et de l'OPHLM de Bourges. Bourges Habitat affichait des pertes cumulées estimées à plus de cinq millions d'euros, menaçant ainsi la municipalité de Bourges, dirigée à l'époque par l'ex-PM-etc., garante des emprunts du bailleur social. D'où cette nécessaire fusion qui avait coûté quarante sept millions d'euros, somme partagée entre la Caisse de garantie du logement locatif social (CGLLS) pour quinze millions d’euros ; par l’Agglomération et la Ville de Bourges pour quinze millions d’euros (un tiers pour l’Agglomération et deux tiers pour la Ville) ; par « la soulte financière » récupérée par la vente de Jacques- Cœur Habitat (dix millions d’euros) ; le reste étant couvert notamment par la baisse de la masse salariale - une quinzaine de salariés en moins dans la nouvelle entité. 

** Pour l'histoire des cités-jardins, je vous renvoie à l'Encyclopédie de Roland Narboux: cité-jardin.

- Mise à jour. 10/02/2023. Un pétition pour la sauver ! Elle a été lancée par un collectif de locataires.  « Comment se fait-il que Val de Berry  n'ait pas anticipé une telle issue,  avec ses conséquences pour les locataires, alors que les habitants  leurs élus et représentants Indécosa-CGT 18 au sein  des instances de l'Office, n'ont cessé d'intervenir tout au long de ces années pour réclamer la réalisation d'indispensables travaux afin de stopper et réparer les dégradations dans les logements et sur les bâtiments (fissures, infiltrations, humidité, moisissures, défaillance du système de chauffage et de la ventilation, carence d'isolation, etc.) ?  Force est de constater qu'ils n'ont pas été entendus ! Alors, il n'est pas trop tard pour que tout soit mis en œuvre pour maintenir le maximum de logements de la cité. Nous exigeons de Val de Berry que soit privilégié le maintien des locataires dans les logements qui peuvent être restaurés, particulièrement les pavillons où des études complémentaires sont en cours avant décision finale. Val de Berry doit manifester sa volonté de prioriser cette option. Chaque locataire  maintenu dans son logement, c'est autant de familles à ne pas avoir à reloger. Dans les circonstances actuelles, cette stratégie est loin d'être négligeable, car elle satisfait la demande des habitants et en conséquence elle réduit le nombre de familles à reloger. Ce qui n'est pas rien ! » Pour signer cette pétition, qui a déjà recueilli plus de cinq cents signataires, suivre ce lien : Sauvez-cite-jardin-quartier-aeroport

- Les très colorés pavillons de la cité-jardin, rue Nungesser-et-Coli,  ont fière allure et forment une cité remarquable. Ils devraient faire l'objet d'un autre diagnostic.

- Les très colorés pavillons de la cité-jardin, rue Nungesser-et-Coli, ont fière allure et forment une cité remarquable. Ils devraient faire l'objet d'un autre diagnostic.

- Certains immeubles concernés par la future démolition avaient été murés il y a déjà longtemps...

- Certains immeubles concernés par la future démolition avaient été murés il y a déjà longtemps...

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P
Bonjour, il faut sauver notre "village": la cité-jardin du Quartier Aéroport à Bourges.<br /> Il faudrait qu'on nous prouve que nos pavillons sont en périls.......<br /> C'est l'histoire qu'ils veulent détruire, alors qu'ils auraient plus à gagner en notoriété en sauvegardant les pavillons et plusieurs immeubles.............
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G
Dans d'autres villes de France, les exemple d'habitat social de ce type sont protégées ou classées. <br /> Comme le dit Christophe Gratias que vous citez, : l'atout fort de la ville c'est de cumuler les patrimoines, du Moyen-Âge à nos jours. <br /> Et moi qui croyais la nouvelle municipalité moins inculte que les précédentes...<br /> JPG
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