C'est de la com' ! Quinze jours dans un autre monde... Et, au retour, pan ! Prends ça dans les yeux. Partout des panneaux sur lesquels le président-maire s'affiche avec quelques uns de ses colistiers pour nous annoncer qu'ils sont « avec vous au quotidien ». Vous les avez élus pour ça, non ! Encore heureux qu'ils ne sont pas avec d'autres ... On appelle ça une campagne de communication, d'auto-promo, on peu dire, un brin narcissique... Première réaction en descendant de la gare : comme disait l'autre, combien ça coûte ? Moi qui suis parti sous d'autres cieux avec, bien calée au fond de ma tête, l'idée que la ville était ruinée, que ses finances étaient exsangues, qu'elle ne pouvait plus lancer le moindre chantier, pas financer une Biennale d'art contemporain et qu'elle était même obligée, « contrainte », c'est le mot employé, à cause de la baisse des dotations d'État, d'augmenter les impôts locaux de trente mille ménages, je me suis dit que les élus avaient du racler les fonds de tiroir pour se payer cette jolie campagne, quelques mois seulement après avoir descendu la rue Moyenne en chantant "on est chez nous "!
Et c'est pas fini... Il s'en est passé des choses pendant que j'avais le dos tourné. De la lecture de la presse locale, j'ai retenu que le gros sujet de conversation de cette dernière quinzaine a surtout été la BA-GNO-LE ! La sacro-sainte bagnole ! Augmentation des prix du tarif de stationnement de la place Cujas après une première heure gratuite - au lieu d'une demi-heure aujourd'hui; l'arrivée du fameux disque bleu rue d'Auron; la suppression des samedis piétons... France Gall chantait "tout pour la musique", le président-maire "tout pour la bagnole", nous ne sommes plus au temps des chaises à porteurs... Les commerçants du centre-ville, qui rament depuis longtemps contre le vent de l'histoire mais qui n'ont jamais franchement protesté contre les zones commerciales périphériques, sont heureux, si j'en crois la presse, des deux dernières décisions. Tant pis pour la pollution et pour le monde qu'ils vont laisser à leurs enfants. Tous en bagnole en ville ! Pendant ce temps-là, la Vélorution a battu tous les records de participation. Deux visions du monde...
Lu aussi dans le journal qu'il y a eu une sorte de fronde au conseil municipal, huit membres de la majorité s'étant abstenu sur trois dossiers : l'augmentation des impôts locaux de 83 euros, le projet de construction d'un "espace de convivialité" au stade Alfred-Depège dont le coût est estimé à 700.000 euros... et la nomination de Christelle Prenois à la place qu'occupait Alain Tanton.
Christelle Prenois ? « Elle avait commencé la campagne municipale aux côtés de Franck Thomas-Richard (UMP) avant de rejoindre la liste de Pascal Blanc aux côtés duquel elle est régulièrement apparue ensuite », lit-on dans le presse locale... Elle ne cache pas qu'elle aime Sarkozy au point d'afficher son portait sur sa page Facebook, avec ce slogan " The boss is back ". Au delà du lamentable anglicisme, on sent bien qu'elle aime les hommes à pogne... Elle a donc hérité du siège d'Alain Tanton et de sa délégation : contractualisation avec les autres collectivités, à laquelle le président-maire a ajouté l'emploi... Aux "frondeurs" qui voulaient combattre, le maire a balancé ce direct du droit : « Je n'ai pas à me justifier, je suis le patron et c'est moi qui prends les décisions ». On appelle ça le fait du prince, non ?