Il fallaît y être ! Une guitare ou un piano, une voix qui monte comme une prière sous les voûtes de la cathédrale Saint-Étienne… Si « Dieu aime le rire », comme elle l’avait dit un peu plus tôt en conférence de presse, il doit aussi aimer l’icône Patti Smith, en concert mercredi soir, pour la première fois au Printemps de Bourges. Veste noire, jean, bonnet kaki posé en guise de mantille sur ses longs cheveux, l’ex-égérie des punks, que l’on a vue récemment en photo avec le pape François, a marqué d’une croix ce deuxième soirée printanière, avec une rare élégance, un sourire amusé, une gestuelle théâtrale, une simplicité de sainte. Elle a illustré à sa façon les images pieuses, parlé de Marie-Madeleine, de Jonas et sa baleine, de Pinocchio et son nez qui s’étire, de Saint-François d'Assise dans Constantine's Dream, tiré de son dernier album. Elle a aussi évoqué, avec émotion et ferveur, ceux qui « vivent dans nos mémoires », et d'abord son mari Fred Sonic, puis le grand Richie Havens, auquel elle a dédié Here comes the sun, murmuré par deux mille lèvres balbutiantes d’émotion. Avant d’enchaîner plus tard sur sa fantastique vision de Because the Night, de Springsteen. Revenue pour un dernier rappel, un bouquet de roses blanches dans les bras, façon Sainte-Thérèse, roses qu’elle offrit à un spectateur, elle nous laissa pantois mais ivres de bonheur et pleins d’espoir, en reprenant People Have the Powers… Dieu vous entende, Patti !
A voir. L'exposition Sur les traces de Patti Smith au Carré d'Auron, accueil public du Printemps de Bourges, de 11 h 30 à 19 h 30. Entrée libre. Printemps-bourges.com