Y'avait plein de zazous dans mon quartier !

Publié par Alain Fourgeot sur 21 Avril 2022, 13:56pm

C'EST ELLE ! Dans une interview au Journal du dimanche, elle avait semé un léger doute en lançant : « Je ne sais pas si je serai au Printemps ! Ce sera une surprise... Suspense ! » Oups ! Mais elle était bien là. Cette putain de Fucking/ Closing Night ne pouvait se passer d'elle...

Dans une salle Gabriel-Monnet bondée, toujours déjantée mais devenue fragile, Brigitte Fontaine a d'abord fait une courte apparition pour une déclaration liminaire. Robe longue en accordéon, sorte de bonnet phrygien noir tombant sur d'énormes lunettes de soleil, chaussée de Doc beige/or, lacets oranges, la « Hitchcok de la chanson » a d'abord bredouillé quelques mots avant de lancer un « je vous emmerde, je vous embrasse » de bienvenue... à son public, conquis d'avance, et de laisser la place à ceux qui venaient spécialement lui rendre hommage. « Je ne les connais pas, je ne sais même pas leurs noms, annonce-t-elle dans un cri. J'espère que je pourrai revenir .» Tout à l'heure...

Ils étaient donc une douzaine à se succéder sur scène pour réciter ou chanter des fables de la Fontaine et d'Areski ... Des textes plus ou moins connus comme cette fameuse Lettre à monsieur le chef de gare de la Tour de Carol lue par l'actrice Anna Mouglalis dont la voix , profonde et grave, vous transporte au paradis... Ils chantèrent aussi. M. (le fils Chedid, hein !) et sa folle guitare pour l'Amour c'est du pipeau, le beau Bertrand Belin pour Ah ! que la vie est belle. Béatrice Dalle déclama un texte sur les prisons. Autres invités, Philippe Katerine, Arthur H, Gustave Kervern, Jarvis Cocker, la Berruyère de P.R2B, Rebeka Warrior, la sublime chanteuse de Mansfield.TYA... Et l'ingérable duo Gustav Kervern et Benoît Delépine... Sans oublier, bien évidemment, l'indispensable Areski Belkacem... Avant que ne revienne la reine de la soirée accompagnée du fabuleux guitariste Yan Péchin.

Bref, plus de deux heures d'un spectacle un peu foutraque, humour, tendresse et poésie mêlés, mais bougrement revigorant. Un petit regret néanmoins : la musique parfois un peu trop forte, un peu trop présente, du groupe de Lucie Antunes. Comme si les mots, souvent inaudibles, devaient passer au second plan... Comme si les centaines de zazous présents étaient censés connaître tous les textes d'Areski et de Fontaine. Qu'on aurait tellement aimé revoir ensemble pour nous chanter C'est normal, longuement repris par tous les artistes et le public en guise de final et d'adieu et qui tourna toute la nuit dans nos têtes...

« Areski, excuse-moi
Oui, quoi
Pardon, j'pense à un truc, on va pas mourir dans une minute
Brigitte, tu es fatigante
Pardon
Donc on est en train de tomber
Or, tout corps tombe à une vitesse définie
Oui
Et en arrivant au sol
Il subit une décélération violente qui amène
La rupture de ses différentes composantes, par exemple
Les membres se séparent du tronc
Oui
Le cerveau jaillit hors de la boite crânienne, etc
Donc dans ces conditions de déconnexion
Il est évident que le phénomène de la vie
Ne peut pas se maintenir, c'est normal, tu comprends
Ah »

Lalalalalalalalala ...

Tous les artistes sur la scène de la Maison de la Culture pour une longue reprise de C'est normal ...

À travers les mots, la réalité lisible (89) ...

Le Printemps de la respiration retrouvée !

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JEGOU

21/04/2022 22:08

Si j'avais su qu'elle ne chanterait que deux chansons, j'aurai fait autre chose de mes 35 € ; j'ai pris un billet pour la voir, elle, et personne d'autre !!!

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