C'EST D'L'EAU ! Depuis plusieurs mois, en fait depuis la fin du dernier assèchement des coulants des marais d'en-haut, en septembre 2020, l'Yèvre est restée à un niveau très haut. Au point que beaucoup d'embarcadères sont sous l'eau et que des parcelles, gorgées d'eau ou en partie inondées, sont devenues difficile à cultiver.
Une situation qui a bien évidemment interpellé un certain nombre de maraîchers d'en haut. Pourquoi un tel niveau d'eau, inconnu avant ces deux années d'assèchement, étés 2019 et 2020 ? Pourquoi l'Yèvre ne coule-t-elle plus comme avant ? Pourquoi les marais du haut ressemblent-ils aujourd'hui à un lac d'où émergent les îles ? Et ce malgré les fuites* de l'Yèvre constatées en amont...
Le niveau de l'Yèvre a été fixé il y a un peu de plus de vingt ans par un arrêté préfectoral et est aujourd'hui géré automatiquement, notamment par les Quatre Pelles. ll varie donc très peu. Le chargé de projet du Sivy montre, relevés à l'appui, qu'il y va de quelques centimètres, « un battement à considérer comme normal, sur une même journée/semaine, en dehors des périodes de déficits ou d'excès, bien entendu ».
D'où vient donc ce sentiment étrange que le niveau de la rivière est trop haut ? Certains avancent une hypothèse : suite aux deux années d'assèchement des coulants, les îles se seraient affaissées de plusieurs centimètres. Elles reposent en effet pour beaucoup sur de la tourbe qui agit comme une éponge. En moins souple. Pendant les mois d'assèchement, la tourbe se serait rétractée, provoquant l'affaissement des terres cultivées, sans jamais retrouver son niveau après le retour de l'eau. Plausible. Jérémy Jolivet pense que tout cela pourrait être vérifié par des études des données topographiques et pédagogiques et par la pause de repères qui devraient être installés dans les mois qui viennent en divers points des marais d'en-haut.
Mais que faire pour que les jardins gorgés d'eau puissent à nouveau être cultivés ? Baisser le niveau de l'Yèvre de plusieurs centimètres ? Et ainsi retrouver un nouvel équilibre. Une possibilité que n'écarte pas Catherine Menguy, l'adjointe à la transition écologique, présente l'autre matin dans les marais, avec les techniciens du Sivy, pour échanger avec un petit groupe de maraîchers concernés. Échange instructif et constructif.
* Jérémy Jolivet, chargé de projets au Sivy, a expliqué, au cours de plusieurs réunions, que l'Yèvre connaissait de nombreuses fuites en amont et que l'eau s'écoulait dans le grand canal de dessèchement, lequel alimente (avec la Voiselle) les marais d'en-bas, du côté du Caraqui. Pour colmater ces fuites, le Syndicat intercommunal de la Vallée de l'Yèvre a engagé, à la mi-octobre, une série de colmatages en amont, au niveau de Fenestrelay. Pour en savoir plus sur ces travaux et le Sivy, ce lien : https://www.vallee-yevre.com/single-post/un-projet-test-autour-d-enjeux-patrimoniaux-environnementaux-sur-l-yèvre-en-amont-de-bourges